Notre critique gastronomique Ezéchiel Zérah et son équipe écument chaque jour ou presque les restaurants à Paris, nouveaux comme plus anciens. Et voilà leurs plats préférés (on n’aime pas le mot « meilleurs »).
Les beignets de courgette d’Interfabric (Paris), en couverture
À la vue de ces beignets sur la carte, l’hésitation n’a pas sa place (pour une fois). Une fois servis, tout dodus, cela se confirme, aucun regret. On s’en saisit avec les doigts et leur chair rebondie révèle un goût de revenez-y au point qu’on pourrait les recommander trois fois d’affilée. La sauce barbecue savamment fumée et les pousses de coriandre réveillent ces petits coussins rondouillets de courgette fraîchement arrivée. Note d’addictivité : 10/10. Par Manon Aïn-Establet.
Interfabric – 44, rue Legendre, 75017 Paris – 06 95 96 85 61 – Instagram – 5 € l’entrée.
Le porc Mao de L’Orient d’or (Paris)

Il faut savoir que j’aime modérément le cochon : en charcuterie, passe encore, mais ne me donnez pas à manger des pièces en sauce et encore moins des pièces gélatineuses ou gluantes. Ça, c’était avant le porc Mao du restaurant L’Orient d’Or, institution chinoise de la capitale découverte grâce au photographe Jean-François Mallet, notamment auteur de la collection best-seller Simplissime aux éditions Hachette. Sachez d’abord qu’il faut réserver la veille, parce que l’établissement ne prépare aujourd’hui que deux portions par jour. L’assiette arrive. Le choc. Et je vous assure que je ne dramatise pas. Goûtez-en une fois un morceau et vous comprendrez… Le compressé de viande est comme collé à une partie très grasse type couenne. L’ensemble de textures semble danser dans la bouche et la sauce agit comme un parfait liant épais et sucré (selon les versions, il y a du caramel ou non, en plus de la sauce soja). Note d’addictivité : 10/10. Par Ezéchiel Zérah.
L’Orient d’or – 22, rue de Trévise, 75009 Paris – 01 48 00 07 73 – Site Internet – 16,80 € à la carte.
L’œuf mollet de Soulenq (Montpellier)

Il y a quelques semaines, une entrée à 8 euros tout rond m’a subjuguée : un œuf mollet posé sur des poireaux brûlés à la flamme, avec émulsion à la moutarde violette de Brive pour le punch, croûtons et Trappeur – un mélange québécois sucré salé (ail et oignon séchés, sel, poivre, pépites de sirop d’érable). C’est chez Soulenq – resto-cave montpelliérain, où les sourires fusent et les assiettes étonnent –, que je l’ai dévorée. En août dernier déjà, j’avais aimé le veau mi-cuit parsemé de truffe blanche. Ce même été, j’avais léché mon assiette à dessert après avoir englouti le parfait menthe-framboise qui y était dressé. Note d’addictivité : 9/10. Par Elisa Nguyen Phung.
Soulenq – 469, rue de la Theriaque, 34090 Montpellier – 04 67 41 38 74 – Site internet – 8 € à la carte.
RéserverLe tiramisu de Tempilenti (Paris)

Je déteste écrire ça, mais il faut bien se rendre à l’évidence : j’ai mangé chez Tempilenti – micro-bistrot italien – le meilleur tiramisu jamais goûté. Dire qu’il n’était même pas inscrit à la carte… Comment est-il ? Il ne plaisante d’abord pas avec le goût en café, qui est franc ici, sans tomber dans l’amertume du vilain petit noir qui entache trop de mauvaises copies de ce dessert. La patronne m’a assuré qu’il n’y avait que du mascarpone et des œufs dans la crème, mais je la soupçonne d’avoir ajouté une pincée de sucre brun qui donne à la crème ces notes légèrement caramélisées. Enfin, la base n’est ni trop molle ni trop dure. Chapeau bas Mesdames… Note d’addictivité : 10/10. Par Ezéchiel Zérah.
Tempilenti – 13, rue Gerbier, 75011 Paris – 09 81 01 8 10 – Instagram – 10 €.
RéserverLe carpaccio de bœuf d’Il Carpaccio (Paris)

Je ne vais pas faire original : le meilleur plat du Carpaccio ce soir-là (table italienne de l’hôtel Royal Monceau récompensée d’une étoile Michelin le 25 mars 2022) était… un carpaccio. Mais pas n’importe lequel : une viande de bœuf d’un rouge-rosé profond sans la moindre trace de gras, de nombreux copeaux de truffe noire, quatre tuiles d’amarante (graine proche du quinoa), jamais vues dans un carpaccio, jamais vues du tout en fait. Elles apportent une nouvelle texture croustillante au plat, de la finesse et une note légèrement épicée. Cerise sur le carpaccio ? Les pointes de sauce César aussi onctueuses qu’une mayonnaise. Le couple de chefs Alessandra Del Favero et Oliver Piras m’a donné envie de revenir avec une entrée ! Note d’addictivité : 9/10. Par Wanda Schpoliansky.
Il Carpaccio (hôtel Royal Monceau) – 37, avenue Hoche, 75008 Paris – 01 42 99 88 12 – Site Internet – 35 € à la carte (transparence oblige, on préfère vous signaler que nous avons été invités par le restaurant sans que cela ne change notre appréciation)
La salade radicchio, fleur d’oranger, orange et noisettes de Jones (Paris)

Je me suis battue pour que cette assiette de « légumes » trouve sa place entre les boudins et raviolis déjà en première position de la commande. Et quand l’assiette la plus colorée de toute notre soirée est arrivée, toute la tablée a changé d’avis. Instant fraîcheur dans ce banquet italien, le croquant du radicchio arrive à point nommé. L’association avec la fleur d’oranger, les oranges et les noisettes est divine, c’est fleuri en bouche, on en demanderait presque une deuxième. Par Aude Lemoine.
Jones – 43, rue Godefroy Cavaignac, 75011 Paris – 09 80 75 32 08 – Site internet – 12 € à la carte.
Les œufs mimosa de L’Endroit (Paris)

Des œufs mimosa pas secs du tout avec une mayonnaise généreuse parfumée au basilic, ce qui donne à l’entrée une touche de fraîcheur. Encore ! Note d’addictivité : 7,5/10. Par Ezéchiel Zérah.
L’Endroit – 67, place du Dr Félix Lobligeois, 75017 Paris – 01 42 29 50 00 – Site Internet – 7 € à la carte
La pizza à la truffe d’Akira (Paris)

Immense coup de cœur pour la nouvelle table (la première en Europe) du chef étoilé Akira Back. Un Coréen ex-snowboarder professionnel, élevé à Aspen, présent dans une dizaine de pays dans le monde et qui a obtenu une étoile au Four Seasons de Séoul. Rien que ça. Ce soir le maître était absent, mais l’émotion était bien palpable grâce à une très gourmande pizza aux truffes. La pâte extrêmement fine craque sous la dent, la base ressemble à de la mayonnaise, du thon rouge tranché finement sert de garniture et l’huile de truffe blanche finit par donner au plat ses lettres de noblesse. Une délicatesse qui invite à engloutir chaque part en moins de trois bouchées. Note d’addictivité : 10/10. Par Ophélie Francq.
Akira Back Paris – 33, avenue George V, 75008 Paris – 01 53 23 78 50 – 23 € (transparence oblige, on préfère vous signaler que nous avons été invités par le restaurant sans que cela ne change notre appréciation).
Le cake amande et orange de Sylon de Montmartre (Paris)

Pas de gluten, pas de lactose et un énorme plaisir à chaque bouchée. On dirait que des fées se sont penchées sur ce gâteau à la consistance très humide et au parfum d’orange qui fonctionne très bien avec cette texture d’amande, véritable fil rouge tout au long de la dégustation. Le carrot cake – peu sucré – mérite lui aussi des louanges. Note d’addictivité : 8/10. Par Ezéchiel Zérah.
Sylon de Montmartre – 4 bis, rue Piemontesi, 75018 Paris – 01 42 57 58 10 – Site Internet – 4,5 € la part.
Soupe de pâtes chaudes au canard – Yen (Paris)

Adresse japonaise extra à Saint-Germain-des-Prés. Clientèle éclectique, restaurant calme, on échappe à la hype, parfait pour mon mardi soir. La rolls de la rolls ici c’est la soupe de pâtes chaudes. Nouilles soba – faites minute en vitrine –, émincé de canard et poireau dans un bouillon subtil. Portion parfaite, bol en céramique et service aux petits oignons. Hâte d’y retourner. Par Aude Lemoine.
Yen – 22 rue Saint-Benoît, 75006 Paris – 01 45 44 11 18 – Site internet – À la carte Soba 12 € – 22,5 €
La soupe d’ortie de Mordu (Paris)

C’est l’entrée du menu « surprise » en quatre temps de Mordu. La couleur vert bouteille m’intrigue. J’outrepasse le souvenir d’une soupe d’ortie, insipide et aqueuse de mon enfance et plonge ma cuillère. Pari réussi, une soupe à la consistance parfaite, comme un jus épais, avec un goût subtil d’ortie relevée d’une pointe de wasabi. La truite confite est fondante, mi-cuite, contrastée par le croquant de la pomme granny. Accord avec un vin orange, divin. On oublie rapidement le temps chez Mordu, adresse discrète du marché Saint-Germain où je reviendrai avec plaisir. Par Aude Lemoine.
Mordu – 2, rue Félibien, 75006 Paris – 01 42 39 89 27 – Site internet – Menu déjeuner 40 €, menu dîner 75 € (transparence oblige, on préfère vous signaler que nous avons été invités par le restaurant sans que cela ne change notre appréciation).
Le smash burger de Blossom Burgers (Paris)

C’est le petit nouveau de la scène burger parisienne. Chez Blossom, les bières d’auteurs sont à l’honneur, ainsi que l’esprit puriste avec un burger en clin d’œil à George Motz, considéré comme un expert mondial sur le sujet (en plus d’un programme télé consacré aux burgers, il a parcouru le pays à la recherche des meilleures pièces et en a fait un livre, fort de 150 burgers). Cet Original Smashed Motz contient du bœuf Aubrac « smashé » (l’idée est d’aplatir la viande pour la rendre quasi-croustillante sur les bords), du cheddar anglais, des oignons grillés et des pickles. Et surtout un pain brioché très addictif. N’oubliez pas les sauces, le chef est un cuisinier passé par des restaurants étoilés (Akrame ou encore Gordon Ramsay à Londres) et n’a pas perdu la main. Note d’addictivité : 7/10. Par Ezéchiel Zérah.
Blossom Burgers – 26, rue de Chabrol, 75010 Paris – 07 86 85 61 28 – Site Internet – 10 € à la carte.
Les pâtes au pesto de pistache de La Trottinette (Paris)

C’est la première fois que je goûte à cette spécialité brontaise (Sicile). Et pour cause : je ne suis « pas très pistache ». Contre toute attente, au premier coup de fourchette, pas de doute : ces pâtes sont l’une des meilleures choses qu’il m’ait été donné de goûter ce mois-ci (plutôt ces six derniers mois). Est-ce dû à la parfaite cuisson des caserecce fraîches faites maison (toutes les pâtes le sont ici) ? Ou à la microliste d’ingrédients – qui plus est, triés sur le volet ? De la pistache (pas une goutte de crème), de l’ail rose (surtout pas blanc), de l’huile d’olive de Sicile et quelques tomates cerises « pour la fraîcheur », nous dit le chef. NB : sur la photo, le plat ne contient qu’une demi-portion. Note d’addictivité : 10/10. Par Elisa Nguyen Phung.
La Trottinette – 23, rue de la Fontaine au Roi, 75011 Paris – Instagram – 25 € à la carte.
La truite fumée du 39V (Paris)

Douze ans déjà que Frédéric Vardon, après une décennie comme bras droit d’Alain Ducasse, a ouvert son restaurant au sommet d’un immeuble, le 39 de l’avenue Georges V. S’il a perdu son étoile en 2019, son entrée à base de truite en mérite amplement une. Un poisson venu tout droit de Crisenon (juste au-dessus du parc naturel régional du Morvan). Le chef accorde beaucoup d’importance à l’origine des produits. La truite est directement fumée en cuisine au bois de cerisier, kimchi (du chou fermenté) et au raifort, sans compter que l’assiette est copieuse. Note d’addictivité : 9/10. Par Ophélie Francq.
39V – 39, avenue George V, 75008 Paris – 01 56 62 39 05 – 34 € (transparence oblige, on préfère vous signaler que nous avons été invités par le restaurant sans que cela ne change notre appréciation).
RéserverLes bol indien de Wild & The Moon (Paris)

Déjà six adresses où manger sur place pour cette enseigne parisienne bio-cool qui s’est déjà exportée à l’étranger. Lors de mon passage, j’ai beaucoup aimé le bol indien, à mi chemin entre un dahl et un curry avec un riz légèrement croquant. Note d’addictivité : 7/10. Par Ezéchiel Zérah.
Wild & The Moon (plusieurs adresses à Paris dont 6 où il est possible de manger sur place) – Site Internet – 10,9 €.
Les schnitzels de Maaafim (Paris)

Si on m’avait dit que je deviendrais complètement accro à ces escalopes de poulet panées, je serais venue plus tôt dans le mignonnet bistrot israélien de Yariv Berreby, à la façade rose saumon. En soirée, de succulents plats à partager (ou non) débarquent sur la table, accompagnés d’un pain pita chaud et moelleux, destiné à faire trempette dans toutes les assiettes. Revenons à notre poulet : roulé dans une délicate panure au sésame, il n’attend que d’entrer en communion avec un brillant houmous et quelques gouttes de jus de citron. Par Manon Aïn-Establet.
Maafim – 5, rue des Forges, 75002 Paris – 01 42 36 40 83 – Site internet
RéserverLe foie gras infusé au thé du Bon, la butte (Paris)

Perché tout en haut de Montmartre, l’ascension met en appétit. Le foie gras infusé au thé vert et fleurs de cerisier (sakura en japonais), bien assaisonné, riche en goût, accompagné d’une purée de cerises. Une manière originale de travailler ce produit exécuté par un ex-ingénieur du son pour la télévision. Note d’addictivité : 9/10. Par Ophélie Francq.
Le Bon, la butte – 102, rue Lepic, 75018 Paris – 09 70 93 55 52 – 15 € – (transparence oblige, on préfère vous signaler que nous avons été invités par le restaurant sans que cela ne change notre appréciation).
RéserverLe magret de canard du Garriane (Perpignan)
Ce n’est pas une ville connue pour sa gastronomie, mais il s’y passe de belles choses, en tout cas dans le restaurant Le Garriane. Six tables en bois, du vieux carrelage, aucune décoration : le lieu est hors temps. Dès que notre couteau tranche le magret de canard, on comprend qu’on va passer un bon moment. Les condiments à la harissa et aux dattes réveillent les papilles, les carottes et les navets fondent en bouche. Un régal. Note d’addictivité : 9/10. Par Ophélie Francq.
Le Garriane – 15, rue Frédéric Valette, 66000 Perpignan – 04 68 67 07 44 – Formule du midi 25 €
Le lieu jaune de Perception (Paris)

Ce n’est pas qu’une impression, le poisson du chef coréen Sukwon Yong est cuit à la perfection, lustré d’un joli beurre blanc au yuzu, escorté d’une délicate purée de brocolis, de grenailles confites et de fleurs de fenouil, il ne peut que faire sensation. D’autant plus qu’il est le plat d’une excellente formule déjeuner à 35 €. Dans cet antre gastronomique aux murs de pierre, l’accueil chaleureux du directeur des lieux Barnabé Lahaye (ex de la Maison Rostang) nous donne envie de revenir pour goûter le menu dégustation du soir, pendant lequel on remplacera le thé noir coréen Grand Cru du midi, par un accord avec des vins. Par Manon Aïn-Establet.
Perception – 53, rue Blanche, 75009 Paris – 01 40 35 78 32 – Site internet – Menu déjeuner 35 € (transparence oblige, on préfère vous signaler que nous avons été invités par le restaurant sans que cela ne change notre appréciation).
RéserverLe poireau du Poinçon (Guéthary)

Qui dit nouvelle saison dit nouvelle carte. Rassurez-vous les croustillants (des nuggets) de poulet sont encore là et les habitués murmurent que l’iconique burger absent sur la carte de la réouverture reviendrait pour l’été. Ouf ! Ici les poireaux sont cuits et croquants entremêlés de blancs d’œuf en lamelle. Le jaune confit amène un peu de rondeur et dénote avec le craquant de la tuile de pain. Une parfaite manière de commencer son déjeuner. Par Aude Lemoine.
Le poinçon – 94, rue du comté de Swiecinski, 64210 Guéthary – 05 59 26 57 44 – 12 € à la carte.